PERDUE DANS SON DERNIER ESPOIR
La joie éclatante dans les yeux,
Elle courrait vers l'aurore.
Dans les vapeurs matinales,
Ses pieds nus survolaient l'herbe jeune.
Son coeur d'une main vers une autre.
Animait la balance de l'histoire et du temps.
Ruisselant les vallons,
Son corps éclatait en rayons de lumière.
Projetant en avant son cou délicat,
Elle trainait un voile blanc
Dénoué par les mains caressantes du vent.
Poursuivie par cette onde de sainteté,
Son âme trébuche sur les marches du temps.
Dépouillée et recroquevillée sur elle-même,
Elle cherche l'espoir
Dans le brouillard de ses horizons intérieurs.
Sur les sommets de ses rèves,
Un seul refuge ne s'est pas écroulé.
La peur fait revenir le bleu de son âme.
Mais la mer impassible attend,
Attend l'instant
Où,
Etranglée Par le damier ensanglanté de ses combats,
Les nuages de l'orage Viendront se confondre à la chair.
Hugues DELBERGUE Miami, 9 juillet 1982
|