JAMAIS LA NUIT NE FINIT
Enfermé dans les cavernes du temps,
Encore incertain du voyage de ses membres momifiés,
L'oiseau aveugle cherche dans l'ombre
Le reflet de sa pensée, refuge de la défaite.
Ecrasant de ses griffes pesantes,
Et l'amour et la ruine sous les pieds,
Il ne trouve qu'une odeur,
Une odeur connue,
Une odeur déjà respirée dans la lumière.
Jeunesse éperdue de vie,
Criant d'une fin prématurée,
Battant de ses ailes mutilées,
Hurlant à l'infirmité des os brisés,
Et respirant la douleur brûlante de la lumière.
Sous l'oeil sombre de la porte,
Les combattants actifs d'une mort vivante
Ne veulent pas voir.
Ils savent...
Jamais ne changera l'éternité.
Hugues DELBERGUE
Miami, 21 novembre 1983
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