BOIS PENSANT, ENTRE DEUX TEMPS
Je ne sais plus, j'ai peur... je pleure sec.
Incertain, sans limitation, le monde fond en larmes.
Autour de moi... des nuages invisibles.
Au fond de mes horizons intérieurs,
Sans lassitude, Je grandi... et GRANDI.
Mes yeux vitreux ne laissent passer que tristesse,
Regrets lents et dociles à la face du monde.
Indulgence, indifference, L'idée de l'existence s'évapore.
"Quel dommage!"
Je ne sais plus, je ne suis plus.
L'inertie emplit mon expension.
Je suis l'arbre,
Mon âme le contemple sur la terre.
Bois pensant,
Souvenirs vivants cachés entre les fibres mortes.
Dans ma gorge serrée
Revient l'amertume du passé et de l'amour perdu.
Dans ma bouche,
Le gout sucré redit l'histoire.
Entre deux temps,
Vers le néant, mon âme explore la raison.
Hugues DELBERGUE Miami, 6 décembre 1983
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